Un nouvel essai clinique en cours

Sommeil et prévention de la maladie d’Alzheimer

Sur quoi porte l’étude?
La maladie d’Alzheimer (MA) commence de nombreuses années avant l’apparition des troubles de mémoire (envion 20 ans avant, donc autour de la cinquantaine), lorsque des protéines, l’amyloïde et le tau, s’accumulent de façon anormale dans le cerveau. Trouver des moyens de ralentir ou de prévenir ce processus pourrait réduire considérablement l’impact de la MA.

Les antagonistes doubles des récepteurs de l’orexine (DORA) sont un type de médicament initialement conçu pour traiter l’insomnie. Des recherches récentes suggèrent qu’ils pourraient faire plus qu’améliorer le sommeil : ils pourraient aider le cerveau à éliminer l’amyloïde et le tau avant qu’ils ne causent les troubles de mémoire associés à la MA.

Un DORA en particulier, le daridorexant, est disponible au Canada et a démontré un bon profil de sécurité et de tolérance. Nous testons actuellement si le daridorexant peut retarder ou prévenir l’accumulation d’amyloïde et le tau dans un essai clinique. L’essai clinique est pour des personnes de 50 ans et plus, sans diagnostic de MA ou problèmes de mémoire (sauf si vraiment léger). Les personnes n’ont pas besoin d’avoir de trouble de sommeil pour faire partie de l’étude.

Qu’est-ce que ça implique?
Nous voulons recruter 240 participants, assignés au hasard à recevoir soit 50 mg de daridorexant, soit un placebo chaque soir pendant 12 mois. Nous examinerons l’évolution de marqueurs sanguins liés aux protéines amyloïde et tau, la mémoire, la qualité du sommeil et la sécurité du traitement.

Qui peut participer?

Critères d’inclusion
  • Âgé de 50 à 90 ans
  • Sans démence (MoCA>21 ou CDR<1 dans la dernière année)
  • Minimum de 6 ans d’éducation formelle
  • Médication psychoactive stable pour 1 mois précédent la sélection, sans intention de modifier la posologie au cours de la période de traitement
  • Capacité à fournir un consentement écrit en anglais ou en français
  • Avoir un partenaire de recherche disponible et prêt à répondre à des questions lors de la sélection si nécessaire
Critères d’exclusion
  • Diagnostic clinique de trouble neurocognitif majeur
  • Prise active d’inhibiteurs de cholinestérase ou de mémantine
  • Condition psychiatrique instable
    • Diagnostic de troubles dépressifs : exclusion en cas d’épisode modéré ou sévère survenu au cours des 12 mois précédant l’inclusion ET score PHQ-9 ˃ 9 lors de la présélection
    • Troubles anxieux ou TSPT : exclusion si le score au GAI ˃ 8 lors de la présélection
    • Troubles alimentaires : exclusion s’ils souffrent d’une affection chronique ou si la rémission < 5 ans
  • Idées suicidaires actives cliniquement significatives
    • Exclusion si le score C-SSRS est supérieur ou égal à 3/5. Scores de 1/5 ou 2/5 : évaluation par un psychiatre avant l’inclusion dans l’étude afin de confirmer que le risque est faible.
  • Condition médicale instable selon l’avis du chercheur
    • Hypertension artérielle non contrôlée ou troubles cardiovasculaires (critère : manifestation clinique et/ou hypertension artérielle persistante > 160/90 (au moins 2 valeurs))
    • Diabète non contrôlé (critère : HbA1c ˃7 %)
    • Maladie rénale non contrôlée (critère : DFG ˂ 50 % de la limite inférieure normale)
    • Maladie pulmonaire non contrôlée (exemple : bronchopneumopathie chronique obstructive)
    • Affections neurologiques (exemples : épilepsie, AVC, tumeur cérébrale, SEP, SLA)
    • Événement cardiaque récent (exemple : infarctus du myocarde – moins de 12 mois)
    • Chirurgie/accident récent (moins de 3 mois)
    • Cancer (actuel ou en rémission depuis moins de 2 ans)
  • Antécédents connus ou présumés de dépendance ou d’abus de drogues ou d’alcool au cours de l’année précédant la visite de sélection
  • Insuffisance hépatique sévère ou modérée (élévation des enzymes hépatiques : AST et/ou ALT : > 3 à 5 fois la limite supérieure de la normale et/ou bilirubine : > 1.5 à 3 fois la limite supérieure de la normale)
  • Prise actuelle d’un DORA
  • Allergie ou réaction indésirable grave au DORA
  • Prise de benzodiazépines ou médicaments Z > 2 fois par semaine au cours du dernier mois
    • Exemples de médicaments Z soumis à restriction : Zopiclone, Eszopiclone, Zolpidem. Exemples de benzodiazépines soumises à restriction : Lorazépam, Clonazépam, Alprazolam, Diazépam, Temazépam.
  • Prise d’inducteurs et d’inhibiteurs majeurs et modérés du CYP3A4
  • Prise de dépresseurs puissants du système nerveux central, d’opioïdes, d’analgésiques puissants, d’antipsychotiques, d’antidépresseurs sédatifs (révision au cas par cas avec le département pharmaceutique). Liste de quelques exemples de médicaments dans chacune des classes exclues :
    • Tous les barbituriques tels que le phénobarbital, le pentobarbital, le sécobarbital, l’amobarbital
    • Tous les opioïdes tels que la morphine, l’oxycodone, l’hydrocodone, la codéine, le fentanyl, la méthadone, l’héroïne
    • Les analgésiques puissants non opioïdes tels que la kétamine
    • Les antipsychotiques tels que l’halopéridol, la chlorpromazine, l’olanzapine, la rispéridone, la quétiapine (˃25 mg – des doses plus faibles sont autorisées)
    • Les antidépresseurs sédatifs : les tricycliques tels que l’amitriptyline, la clozapine, la doxépine, la trimipramine, la mirtazapine (un antidépresseur atypique ayant de fortes propriétés sédatives) à des doses élevées (30 mg – 45 mg), les faibles doses (7,5 mg-15 mg) sont autorisées. Les doses élevées de trazodone seront exclues (supérieures à 50 mg).
    • Autres exclusions : gabapentine, prégabaline, nabilone. Les doses élevées de mélatonine seront exclues (supérieures à 6 mg).
  • Les femmes qui allaitent ou qui sont enceintes
  • Trouble du comportement en sommeil paradoxal, syndrome des jambes sans repos ou parasomnie cliniquement significatif et non traité
  • Diagnostic de narcolepsie
  • Syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS)
    • Étant donné que l’apnée obstructive du sommeil est souvent non diagnostiquée, les personnes obtenant un score de 6 ou plus au questionnaire STOP-Bang (administré lors du processus de sélection) devront être évaluées par un médecin afin d’exclure la possibilité d’une apnée du sommeil sévère non traitée. L’apnée du sommeil sévère est définie par un indice d’apnée-hypopnée (IAH) supérieur à 30, ce qui signifie que la personne subit plus de 30 épisodes d’arrêts respiratoires (apnées et hypopnées) par heure de sommeil. Ces épisodes doivent durer au moins 10 secondes chacun.

Lire et télécharger le formulaire de consentement:

Contactez-nous!

prevenir.alzheimer@douglas.mcgill.ca